IN MEMORIAM:IGOR ET GRICHKA BOGDANOFF — DES LÉGENDES QUI VIVRONT ÉTERNELLEMENT

À la fin du mois de juin, de l’an lointain de 2002, j’étais assis dans le hall de
l’hôtel Park Hayat, sur Place Vendôme à Paris. Juste à côté de moi, à la table d’à
côté, étaient assis Igor et Grichka Bogdanoff, de célèbres érudits, écrivains et
forains français… Nous avons spontanément entamé une conversation sur la
cosmologie, la science de l’histoire du cosmos. Ils étaient, sans aucun doute, de
grandes autorités dans ce domaine, et je me suis engagé, en amateur, dans des
recherches similaires depuis des années. Le temps a écoulé rapidement, donc nous
n’avons même pas remarqué que la nuit parisienne, pas si chaude mais agréable,
s’est posée. Nous sommes allés dîner au célèbre restaurant La Closerie Des Lilas.
C’est ainsi qu’une merveilleuse amitié a commencé…
Les frères Bogdanoff ont acquis leur immense popularité avec la série
télévisée « Temps X », diffusée pendant près de dix ans sur la première chaîne de
télévision d’État française. Cependant, ils avaient encore plus de popularité en
raison de leur apparence inhabituelle. À savoir, alors qu’ils n’avaient que sept ans,
ils ont décidé de rester jeunes à toujours et longévifs. Et ils le sont restés. Quand ils
ont volé, de la planète à l’éternité, vers les étoiles, ils avaient 72 ans. Au cours de
leurs entretiens, ils ont indiqué qu’ils étaient nés en août 1949. Je ne peux pas
prétendre, avec une certitude absolue, mais il me semble qu’il y a plus de quinze
ans, que j’ai vu dans leurs passeports qu’ils étaient nés en 1946. Cependant, cela
n’a même pas d’importance. Leurs corps musclés, leur peau tendue, l’éclat de leur
esprit — convaincraient tout le monde qu’ils n’étaient pas nés en 1946, ni 1949,
mais plutôt en 1977 ou 1978 ! La déformation de leurs visages restera un secret
éternel pour le public français, européen et mondial. Pourtant, ces visages avaient
leur propre attrait, leur charme irrésistible. Selon la rumeur parisienne (jamais
vérifiée), ils auraient commencé à prendre de l’hormone de croissance humaine à
15 ans, qui, à l’époque, n’avait pas encore été étudiée, plus spécifiquement l’effet
d’en prendre, sur le corps humain. Et c’est pourquoi il y a eu une déformation de
leur visage (une sorte d’acromégalie). Je n’ai jamais parlé avec eux à ce thème, et
je ne leur ai rien demandé. Simplement, c’étaient eux, aux visages distinctifs, sans
lesquels ils n’auraient pas leur identité authentique et leur grande popularité.
Igor et Grichka étaient les meilleurs intellectuels que j’aie jamais rencontrés. Les
mathématiques, la physique, la cosmologie et l’astronomie étaient des domaines
où ils étaient sans égal ! Ils pouvaient également parler d’art, en particulier de
peinture. On pouvait parler avec eux pendant des heures à propos de Modigliani,
Gauguin, van Gogh et d’autres classiques de la peinture. Ils étaient de grands
connaisseurs, à la fois de la musique classique et du jazz et du rock and roll. Ils
jouaient de la balalaïka et de la guitare, et chantaient très bien. Ils sont les auteurs
de nombreux articles scientifiques et de plus de 30 livres (Le Code secret de
l’Univers, La Mémoire double, Le visage de Dieu, La Pensé de Dieu, Nous ne
sommes pas seuls dans l’univers, Au commencement du temps…), dont l’un a été
publié avec l’auteur de ce texte.

Leurs esprits n’avaient aucune limite. À l’Université Megatrend, ils n’ont pas
répété un seul cours. Ils avaient toujours quelque chose de nouveau à dire. Ils
enseignaient toujours ensemble, se complétant mutuellement, sous les
applaudissements et les ovations des étudiants. Ils étaient aimés de tous, étudiants
et professeurs.
En France, c’étaient des légendes. Mes fréquents séjours à Paris étaient
marqués par le temps passé avec eux. Je me souviens d’un week-end, au début de
l’automne 2008, lorsque, par l’intermédiaire d’un de mes amis, un Parisien
originaire de Paraćin, nous avons eu accès à un bus-discothèque, d’où surgissaient
des éclairs, où jouaient des filles, dans lequel nous trois, accompagnés des
journalistes (qui les suivaient toujours), nous avions traversé Paris en tout plaisir.
C’était un samedi soir et tous les locaux, restaurants et clubs étaient remplis de
personnes de toutes les générations. Nous avons décidé d’accueillir l’aube au
célèbre club parisien « Mathis » aux Champs-Élysées. Notre bus-discothèque était
à peine entré sur le parking devant le club et s’était arrêté entre les Ferrari,
Lamborghini, Rolls-Royce… Le chef de la sécurité s’est immédiatement précipité du
club en courant et a déclaré que le club était bondé et qu’il n’y avait pas de place.
Cependant, quand Igor et Grichka sont apparus à la porte du bus, tous les agents
de sécurité, invités du club et bien d’autres – se sont approchés pour saluer les
Bogdanoffs joyeusement. Bien sûr, immédiatement, avec des excuses aux invités,
un grand séparé a été vidé, où nous nous sommes installés confortablement pour
y rester jusqu’à l’aube, en passant un temps fantastique.
L’un des nombreux événements « à retenir » avec les frères Bogdanoff s’est
produit en 2015. À savoir, nous nous sommes rencontrés, comme toujours, dans le
hall de l’hôtel Park Hayat, que je choisissais régulièrement pendant des années,
durant mes séjours à Paris. Après le café et le thé, nous nous sommes rendus à pied
à l’Institut de Jaeger, institution de référence pour les études de longévité. Igor et
Grichka étaient associés de cet Institut, et l’Université Megatrend, avec sa faculté
de Bio-agriculture, a collaboré avec cet Institut sur un macro-projet. L’institut
n’était qu’à 600 mètres de l’hôtel. Nous marchions. Le trajet à l’institut a pris trop
de temps. Près d’une heure ! À savoir, tous les cinquante mètres, nous étions
arrêtés par des passants, suppliant d’être photographiés avec les Bogdanoffs. Bien
sûr, avec un sourire, un charme sans précédent et une blague, ils acceptaient, à
condition que je sois inclus. Ils disaient que j’étais leur « troisième frère jumeau »,
suscitant des rires tonitruants et une sympathie visible. Il en est resté ainsi depuis,
toutes ces années, jusqu’à leur mort. J’étais leur troisième frère, et ils appelaient
cette connexion « singleship », traduite approximativement — « unité ». Dans
notre correspondance, et lors de nos nombreuses rencontres, nous nous saluons
avec « Vive la Singleship, Vive la France, Vive la Serbie ». Du « singleship » est issu
le projet « Institut de Cosmologie » que nous avons fondé à Paris, et dont j’étais le
directeur. L’Institut a travaillé avec succès pendant quelques années, puis nous
avons nommé un nouveau directeur, un mathématicien espagnol renommé, qui a
dépensé tout l’argent, donc nous avons fermé l’Institut.

Igor et Grichka, en plus du favori général, étaient également favoris parmi les
présidents, ministres et autres personnalités publiques françaises. Dans la
correspondance par messages WhatsApp, ils m’envoyaient souvent des photos de
personnalités éminentes. Parmi les derniers en avril 2020.

Voilà, tels étaient Igor et Grichka Bogdanoff. Scientifiques, docteurs en
mathématiques et en physique, écrivains et forains. En plus, des gens bons et
nobles. Ils vivront éternellement dans mon cœur…
Prof. Dr. Mića Jovanović, recteur,
UNIVERSITÉ MEGATREND, Belgrade.